African women and children gathered at night under a solar-powered light outside a community centre.
Des femmes et des enfants se rassemblent dans un centre communautaire éclairé à l'énergie solaire, symbolisant la résilience et l'espoir dans l'énergie de l'Afrique subsaharienne

Comment les mini-réseaux solaires transforment la vie dans les zones de conflit d'Afrique subsaharienne

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En Afrique subsaharienne, près de 600 millions de personnes n'ont toujours pas accès à l'électricité. Dans les régions touchées par les conflits, ce problème est aggravé par les déplacements, l'insécurité et la dégradation des infrastructures.

Les extensions de réseau traditionnelles sont coûteuses, risquées et lentes à se concrétiser. C'est là que les solutions décentralisées comme les mini-réseaux solaires deviennent vitales.

Nuru, l'entreprise congolaise à l'origine du projet de Goma, a construit son système avec un objectif simple : fournir une énergie abordable et fiable à une ville longtemps laissée dans l'ombre. Il alimente désormais des cliniques, des petites entreprises, des écoles et des foyers, offrant un aperçu de ce à quoi pourrait ressembler un avenir énergétique décentralisé.

« Nous n'avons pas besoin de promesses de méga-barrages », déclare Jean-Claude, un leader communautaire. « Nous avons besoin d'électricité maintenant, pour nos commerces, nos enfants, nos hôpitaux. »

En effet, l’énergie décentralisée s’avère être une voie plus rapide et plus sûre vers l’électrification dans les endroits où les capacités gouvernementales sont faibles ou où les conflits persistent.

Les femmes mènent la charge

L’un des impacts les plus marquants du mini-réseau de Goma est la façon dont il a transformé les opportunités pour les femmes.

Fatoumata, couturière et mère de quatre enfants, se souvient avoir cousu à la lueur des bougies avant l'arrivée du projet.

« Maintenant, je peux travailler après la tombée de la nuit », dit-elle. « Mon activité a triplé et j'emploie même deux filles du quartier. »

En Afrique subsaharienne, les femmes sont les plus touchées par la précarité énergétique. Qu'il s'agisse de parcourir de longues distances à pied pour aller chercher du bois de chauffage ou de gérer de petites entreprises sans alimentation électrique fiable, leur vie est conditionnée par la disponibilité de l'énergie.

Des projets comme celui de Nuru ne se contentent pas d’éclairer les maisons ; ils élargissent les horizons, offrant aux femmes une plus grande indépendance financière et réduisant les risques pour la santé liés à la pollution de l’air intérieur.

Un plan pour les États fragiles

Le mini-réseau de Goma n'est pas un cas isolé. Son succès est riche d'enseignements pour les contextes fragiles d'Afrique subsaharienne.

Dans le nord du Nigeria, où le conflit avec les groupes insurgés a déplacé des millions de personnes, des projets énergétiques similaires à l’échelle communautaire sont à l’étude pour reconstruire les économies détruites.

Le Mali est également confronté à une insécurité chronique dans ses régions du nord et du centre, ce qui rend les solutions énergétiques décentralisées et nécessitant peu d’entretien, comme les mini-réseaux, une solution pratique.

Le Burkina Faso, aux prises avec le terrorisme et de graves déficits énergétiques, se tourne également vers l’énergie solaire hors réseau dans le cadre de sa stratégie de résilience.

Comme l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) noteLes solutions hors réseau sont de plus en plus vitales pour atteindre les zones reculées et fragiles, offrant à la fois un soulagement immédiat et des gains de développement à long terme.

Mais pour que ces solutions réussissent, il faut plus que de la technologie. Elles nécessitent des financements, une appropriation locale et une volonté politique.

Des projets de donateurs au pouvoir communautaire

L’un des défis persistants de nombreux projets énergétiques en Afrique est qu’ils sont conçus et pilotés par des acteurs externes, avec une participation communautaire limitée.

Le mini-réseau de Goma rompt avec cette tradition. Nuru a mobilisé les coopératives locales, formé des techniciens communautaires et veillé à ce que les prix reflètent les réalités locales.

Ce modèle pourrait inspirer une réplication plus large dans toute l’Afrique subsaharienne, en passant de projets pilotés par des donateurs à des systèmes électriques appartenant aux communautés.

Dans notre couverture précédente, « La transition énergétique de l'Afrique doit être centrée sur les personnes, et pas seulement sur la technologie »Nous avons soutenu que l’implication de la communauté est essentielle pour rendre la transition énergétique de l’Afrique véritablement juste.

L'expérience de Goma le prouve. Lorsque les communautés prennent les devants, les projets perdurent.

Une lueur d'espoir

La pauvreté énergétique en Afrique est souvent décrite en termes sombres : des millions de personnes sans électricité, des milliards d’investissements nécessaires, des décennies avant un accès complet.

Mais les lumières de Goma racontent une histoire différente.

Ils démontrent que même dans les conditions les plus difficiles, l’énergie propre peut redonner espoir, stimuler la relance économique et donner du pouvoir aux plus marginalisés.

« Nous ne sommes plus seulement des survivantes », dit Amina en souriant sous les nouveaux éclairages solaires de la clinique. « Nous devenons les bâtisseurs de notre avenir. »

Cet avenir n'a pas besoin d'attendre des décennies. Il peut commencer avec un mini-réseau, une communauté à la fois.

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