An expansive industrial mining site in Africa with heavy machinery extracting minerals under a dusty sky.
Le boom minier de l’Afrique s’accélère, mais va-t-il alimenter le développement ou aggraver les vieilles injustices ?

Minéraux verts, réalités grises : l’Afrique peut-elle éviter une nouvelle malédiction des ressources ?

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À travers les plaines de Namibie, la ceinture de cuivre de la RDC et les champs de lithium du Zimbabwe, une course silencieuse est lancée. Elle n'est pas nouvelle, même si les noms ont changé. Cobalt. Lithium. Terres rares. Les « minéraux verts » qui alimentent la transition énergétique sont désormais le dernier ticket d'or de l'Afrique.

Ou le sont-ils ?

Ce n'est pas la première fois que l'Afrique se trouve à la croisée des chemins entre la demande mondiale et les aspirations locales. Du boom pétrolier du Nigeria à l'ère du diamant en Sierra Leone, l'histoire a tendance à se répéter. Et cette fois, les enjeux ne sont pas seulement économiques, ils sont existentiels.

Alors que le monde s'engage dans la décarbonation, les richesses minérales de l'Afrique sont présentées comme la pièce manquante du puzzle de l'énergie propre. Mais derrière ce battage médiatique se cache une vérité qui donne à réfléchir : à moins d'un changement fondamental, le continent pourrait à nouveau se retrouver riche en ressources, mais pauvre en énergie.

Le boom sous nos pieds

L'Afrique possède certaines des plus grandes réserves de minéraux nécessaires aux véhicules électriques, aux éoliennes et aux panneaux solaires. Plus de 701 TP3T du cobalt mondial provient de la RDC. Le Zimbabwe abrite certains des gisements de lithium les plus riches. La Namibie suscite l'intérêt pour ses terres rares.

En RDC, des géants mondiaux comme Glencore et China Molybdenum intensifient leurs opérations. Au Zimbabwe, les projets de lithium soutenus par des entreprises chinoises et australiennes progressent à un rythme effréné. La Namibie, quant à elle, est devenue une cible d'exploration dans un contexte de concurrence géopolitique croissante autour des chaînes d'approvisionnement critiques.

Pourtant, dans ces mêmes régions, les communautés locales restent enfermées dans la pauvreté. Les écoles manquent de financement. Les routes restent défoncées. La dégradation de l'environnement se poursuit. Et les travailleurs, le plus souvent, ne sont payés qu'une fraction de la valeur qu'ils contribuent à créer.

La corde raide du lithium au Zimbabwe

Plus tôt cette année, le Zimbabwe a fait la une des journaux en interdisant l'exportation de lithium brut. Cette mesure, destinée à stimuler la transformation locale et la création d'emplois, a suscité des débats sur tout le continent.

D’un côté, il s’agissait d’une tentative audacieuse de modifier le statu quo, d’un effort visant à garantir que le Zimbabwe n’exporte pas seulement des pierres, mais des batteries ou même des véhicules électriques à long terme.

D'un autre côté, les difficultés de mise en œuvre sont nombreuses. Le pays manque d'infrastructures industrielles et de confiance des investisseurs pour développer des capacités de raffinage à grande échelle. Sans coopération régionale, de telles interdictions risquent d'isoler les producteurs ou de pousser les transactions vers la clandestinité.

Le message est néanmoins clair : l’Afrique veut plus que les miettes de la révolution des énergies propres.

Pour en savoir plus sur la valorisation locale, consultez notre récent blog.

RDC : approfondir la gouvernance

La République démocratique du Congo connaît bien les contradictions liées à la richesse en ressources. Bien qu'étant la capitale mondiale du cobalt, elle reste l'un des pays les plus pauvres de la planète.

Les audits miniers et les récentes réformes juridiques visent à restaurer la transparence. Le gouvernement a examiné des contrats historiques, dont certains ont été critiqués pour sous-évaluation des actifs de l'État ou manque de contrôle public.

Les organisations de la société civile telles que Publiez ce que vous payez Ils ont réclamé la divulgation des contrats, des évaluations environnementales et des mécanismes renforcés d'indemnisation des communautés. Ce ne sont pas de simples revendications, ce sont des bouées de sauvetage pour un pays qui a longtemps vu ses richesses s'écouler à l'étranger sans grand résultat.

Tirer les leçons de la malédiction du pétrole

L'expression « malédiction des ressources » est née de l'histoire pétrolière de l'Afrique. De l'Angola au Nigéria, la découverte de pétrole promettait la prospérité, mais s'est souvent accompagnée de corruption, de conflits et de destructions environnementales.

Il y a une leçon à tirer de tout cela.

La transition verte échouera si elle reproduit les injustices qu'elle cherche à réparer. Construire un avenir énergétique juste implique également de construire un avenir économique juste.

Cela comprend :

  • Négociation de contrat transparente et responsable
  • Des lois fortes sur le contenu local qui vont au-delà des paroles en l'air
  • Stratégies industrielles régionales : pas seulement postures nationales

L'Union africaine Vision minière de l'Afrique pose déjà les bases. Mais la mise en œuvre est inégale et trop souvent impulsée par les donateurs.

Le rôle des CER et de la coordination régionale

Les communautés économiques régionales (CER) comme la SADC et la CEDEAO doivent aller au-delà des négociations commerciales pour mettre en œuvre des politiques minières harmonisées. La fragmentation des environnements réglementaires africains profite aux investisseurs étrangers, mais affaiblit le pouvoir de négociation collectif du continent.

Imaginez si la RDC, la Zambie et le Zimbabwe disposaient d'une politique de raffinage commune ou d'un fonds commun pour soutenir la fabrication de batteries. Imaginez si la Namibie coordonnait ses exportations de terres rares avec l'UA plutôt que de se disputer des gains marginaux.

Ce type de collaboration n'est pas idéaliste, mais pragmatique. Sans elle, l'Afrique continuera de vendre à bas prix et de racheter à prix fort.

Une question de propriété et d'avenir

Au cœur de tout cela se trouve la propriété, non seulement des minéraux, mais aussi du récit.

Les communautés africaines sont-elles impliquées dans le processus décisionnel ? Les scientifiques, ingénieurs et entrepreneurs africains sont-ils à la pointe de l'innovation dans les technologies vertes ? Les femmes, qui sont les plus touchées par les déplacements et la pollution, sont-elles entendues ?

Il est encore temps de changer de cap.

Conclusion : Éviter un colonialisme vert

La transition énergétique ne signifie pas automatiquement une transition juste.

Les minéraux verts pourraient alimenter des Tesla en Californie ou des panneaux solaires à Berlin. Mais s'ils laissent derrière eux des fosses toxiques, des communautés dépossédées et des opportunités gâchées en Afrique, alors ce que nous construisons n'est pas un monde plus propre, mais simplement une injustice plus éclatante.

C'est le moment pour l'Afrique de choisir : être le moteur de sa propre transformation ou le fournisseur de celle d'autrui.

Tout commence par la transparence. Par la coordination. Par le courage.

Et surtout, en suivant l’argent, avec soin, responsabilité et ensemble.

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