A vast solar farm stretching across an arid African landscape with a lone technician inspecting the panels.
Un continent alimenté par son peuple, l’avenir énergétique propre de l’Afrique prend forme sous le soleil.

Au-delà des mots à la mode : pourquoi la transition énergétique de l'Afrique doit se concentrer sur les personnes, et pas seulement sur la technologie

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Dans les salles de conférence, les tables rondes gouvernementales et les sommets d'investisseurs, l'expression « transition énergétique » résonne avec une urgence croissante. L'Afrique est appelée à sortir de la précarité énergétique pour s'orienter vers un avenir basé sur les énergies renouvelables. Mini-réseaux solaires, parcs éoliens et centrales à gaz dominent la vision. Mais au milieu de tout cet enthousiasme, une voix manque souvent : celle du peuple. La transition ne doit pas seulement être technologique, elle doit être juste. Pour beaucoup sur le continent, le risque n'est pas d'être dépassé par la technologie, mais d'être dépassé par elle.

Vue d'ensemble : l'ambition des énergies renouvelables face à des réalités inégales

L'Afrique ne contribue qu'à hauteur de 3,81 TP3T aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, et pourtant elle subit le plus lourd tribut du changement climatique, des sécheresses au Sahel aux inondations au Mozambique. Le continent possède 601 TP3T des meilleures ressources solaires mondiales, mais ne représente que 11 TP3T de capacité solaire installée.

Ce décalage flagrant a donné lieu à des plans ambitieux. L'Agenda 2063 de l'Union africaine envisage un avenir sobre en carbone et résilient au changement climatique. Les contributions déterminées au niveau national (CDN) prévues par l'Accord de Paris offrent des pistes de réflexion. Des programmes comme le Initiative « Du désert au pouvoir » par la Banque africaine de développement vise à éclairer le Sahel avec l'énergie solaire.

Mais la technologie seule ne suffit pas à rendre justice. Un parc éolien peut alimenter une capitale en électricité tandis que les communautés rurales avoisinantes restent hors réseau. Un barrage hydroélectrique peut inonder des terres autochtones au nom de l'énergie propre. Sans gouvernance inclusive, la transition verte risque de devenir un autre projet élitiste.

Le rôle de la société civile : de chien de garde à co-architecte

Partout en Afrique, la société civile a joué un rôle essentiel dans la promotion de l'accès à l'énergie, de l'équité et de l'intégrité environnementale. Des organisations comme Changement de pouvoir en Afrique, WoMin, et Justice naturelle ont documenté la manière dont les communautés sont souvent exclues de la prise de décision, même lorsque les transitions affectent leurs terres, leur eau ou leurs moyens de subsistance.

Les appels à la « démocratie énergétique » se multiplient, l'idée selon laquelle les citoyens, et non seulement les entreprises ou les gouvernements, devraient façonner les systèmes énergétiques. Cela implique un consentement éclairé, des achats transparents, la propriété collective des actifs énergétiques et des politiques qui privilégient les résultats sociaux aux mégawatts.

Au Kenya, les coopératives solaires communautaires prouvent que l'énergie décentralisée et citoyenne n'est pas un fantasme. Au Nigéria, des groupes de jeunes utilisent la technologie solaire pour former des femmes à l'entrepreneuriat. Mais ces réussites nécessitent une mise à l'échelle, un soutien politique et, surtout, des financements.

Suivez l'argent : financer la justice, pas seulement les infrastructures

Selon le Agence internationale de l'énergieL'Afrique a besoin de plus de 190 milliards de livres sterling d'investissements énergétiques annuels d'ici 2030 pour atteindre ses objectifs énergétiques et climatiques. Actuellement, moins de 151 milliards de livres sterling du financement climatique mondial parviennent à l'Afrique, et la majeure partie de cette somme est consacrée à l'atténuation, et non à l'adaptation ou à l'appropriation locale.

Pire encore, une part importante du financement est acheminée par le biais de prêts. De nombreux pays africains sont déjà lourdement endettés. Les acteurs de la société civile soutiennent que le financement climatique doit passer des prêts aux subventions et être directement accessible aux acteurs locaux. Dans le cas contraire, la transition risque d'aggraver les inégalités au lieu de les réduire.

Des projets tels que le Partenariat pour une transition énergétique juste (JETP) Le gouvernement avait initialement promis de mobiliser des milliards pour des pays comme l'Afrique du Sud. Mais le récent retrait des États-Unis du JETP sud-africain a remis en question ces engagements, faisant craindre des partenariats peu fiables et des changements de priorités.

Terre, travail et héritage : les leçons de l'abandon du charbon

Alors que l'Afrique du Sud commence à fermer des centrales à charbon dans le cadre de ses plans de transition énergétique, les tensions s'intensifient dans les villes minières comme Mpumalanga. Les travailleurs s'inquiètent des pertes d'emplois. Les communautés craignent un effondrement économique. Ces craintes ne sont pas irrationnelles.

Une transition juste ne se limite pas à la construction de centrales solaires, mais implique également de soutenir les travailleurs des secteurs en déclin, de les reconvertir et d'investir dans de nouveaux moyens de subsistance. Cadre de transition juste Il s’agit d’un début prometteur, élaboré avec la participation des travailleurs, des entreprises et de la société civile.

Cependant, c'est dans la mise en œuvre que réside le véritable défi. Ce cadre doit s'accompagner de financements, de clarté et d'une approche participative qui renforce la confiance du public. Les autres pays qui envisagent l'abandon progressif des combustibles fossiles doivent en prendre note.

Les femmes et la transition énergétique : de la marge au centre

L'accès à l'énergie est une question de genre. En Afrique rurale, les femmes et les filles passent des heures à ramasser du bois de chauffage, s'exposant ainsi à des risques sanitaires et à des opportunités manquées. Pourtant, les femmes sont souvent sous-représentées dans la planification, l'investissement et l'élaboration des politiques énergétiques.

Des groupes comme ÉNERGIE ont montré que l'autonomisation des femmes en tant qu'entrepreneuses dans le secteur des énergies propres peut rapidement accroître l'accès aux énergies propres tout en favorisant l'égalité des sexes. Les gouvernements et les donateurs doivent veiller à ce que le genre ne soit pas une considération secondaire dans la planification de la transition énergétique. Cela implique une ventilation des données, une budgétisation sensible au genre et une participation significative à tous les niveaux.

Coordination régionale : penser local, agir continental

La transition de l'Afrique ne peut se faire au coup par coup. Les pools énergétiques transfrontaliers, tels que Système d'échange d'énergie d'Afrique australe et Système d'échange d'énergie électrique ouest-africain, offrent la promesse d’une production et d’une distribution partagées.

Mais les lacunes en matière d'infrastructures, la fragmentation réglementaire et la méfiance politique ont ralenti les progrès. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) offre un nouveau levier de planification coordonnée, notamment en matière de commerce de l'énergie, de fabrication d'équipements et de transfert de connaissances.

L’Afrique doit définir sa propre voie de transition, non pas en tant que bénéficiaire passif de la technologie, mais en tant qu’architecte actif de systèmes durables ancrés dans le contexte local.

Conclusion : Le pouvoir au peuple, pas seulement au réseau

La transition énergétique de l'Afrique doit être plus qu'une prouesse technique : elle doit être un contrat social. Un contrat où les communautés ne sont pas considérées comme des obstacles ou des bénéficiaires, mais comme des co-créatrices. Un contrat où l'accès ne se résume pas à se brancher sur un réseau, mais à ouvrir des perspectives, à créer de la dignité et à créer un sentiment d'autonomie.

Si elle est bien menée, cette transition pourrait guérir les cicatrices coloniales du développement extractif. Si elle est mal gérée, elle pourrait engendrer de nouvelles formes d'inégalités en matière d'emballages écologiques.

En tant que société civile, nous devons constamment nous demander : à qui appartient l'énergie ? Qui décide de sa destination ? Et qui en supporte le coût ? Car les réponses à ces questions façonneront non seulement l'avenir énergétique de l'Afrique, mais aussi son avenir démocratique.

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